S'habituer à ces bars, à ces lumières tardives, à nos pas décontractés bien que pas toujours à l'aise (mais on fait comme si, et on rigole). Préférer le sourire taquin du barman au gout amer dans la bouche, préférer "se bourrer" de rire que pour de vrai, et puis, il n'y a pas besoin. pour vivre. pour parler. pour être fou.

La nouvelle vie étudiante, tant de visages inconnus, tant de frères à rencontrer, tant de fous-rires à avoir, tant d'illusions, tant de pages qui nous avalent dans le tram, et dans lesquels on se plonge.. se plonger dans le bonheur de faire enfin ce qu'on aime. Le boulot devient un plaisir, et les vacances se prolongent.. à l'horizon cependant, quelques récifs qui demandent d'être clair et organisé, mais rien de mal et pour l'instant, j'aime.

Bien sur, en ce moment, ça tourbillone. En moi, autour, un peu partout en fait. Tout s'enchaine et je ne sais plus trop. Plus trop le vrai à part nos rires et les mots que je lis. Il y a des fois où la réalité passe sous moi et où j'ai peur d'y échapper. Il y a des fois où je ne suis pas celle que je devrais être, et des fois où j'en ai marre. Il y a toutes ces responsabilités que je dois assumer et toutes ces feuilles que j'oublie de remplir, ces rendez vous loupé, et cette envie de tout claquer sans ne plus penser à rien. Sans dire "non, je peux pas", parce que l'agenda est déjà gris de tant de réunion.
 Le permis qui approche me fait devenir autre dès que je monte dans la voiture, et il y a de ces moments où je me déteste. Il y a eut ma cousine au téléphone, me rappelant ce triste anniversaire qui déjà n'habitait plus mon coeur s'unissant à la vie. Et en pensant à lui, en pensant à ce moment, il y a 2 ans déjà, je n'ai ni larme ni tristesse. J'ai beaucoup changé depuis tout ce temps, et, surement, j'ai évolué et ne voit pas les choses pareils. Ce regard plus mature sur la vie, plus lumineux peut-être, malgré tout. Et puis, il n'y a pas de raison d'être triste quand on sait qu'il est avec Lui dans un amour infini. Seulement, je pense qu'on est dans la même situation qu'il y a 2 ans, qu'on doit allé les voir, et si on ne le fait pas (il y aura toujours quelque chose "pas le temps aujourd'hui", "on n'est pas tous ensemble"..) qui sait si on n'arrivera pas trop tard.
Il y a des questions existencielles, d'amour, de vie, de mort, des têtes qui tournent en moi, des choses qui ne regardent que mon coeur qui ne sait plus.
Pourtant, encore, toujours, au fond , au fin fond de mon coeur, je crois en cette lumière et en cette espérance. Même si parfois, j'ai envie de tout balancer, je trouve, encore, comme innespéré, cette ressource de paix, ce coin de mon coeur immaculé, et accessible à tout moment, qui, pour un instant, sert d'ilot dans la tempete. Et face à des personnes qui ne vont pas, qui sont déçus par la vie, qui ont des idées de brouillards dans la tête, je trouve les mots sortant tout droit de mon ilot de paix, je trouve les mots qui les réconfortent, qui disent mon espoir, ma joie de vivre. Alors, véritablement, je sais que j'ai trouvé mon équilibre, et que je ne coulerais pas. Que j'aurais toujours en moi, accessible, cette force, cette ressource.. que d'autres ne connaissent pas.. Et puis, à force de puiser de l'amour en Lui, que je qualifis de "grand sac inépuisable d'amour", même si Il est bien plus encore, je vais mieux, je me clarifis, et puis, je batis ma vie sur du roc. Heureusement, car en ces temps-ci, il n'y a vraiment plus que ça de solide. Alors, je les regarde, dans les yeux, et mon rire sert de phare dans la tempete des mots et des silences.. "je ne savais pas où vous étiez mais j'ai reconnu ton rire. Je l'adore. ^^ Tu me fais trop rire.". Et ainsi s'enchaine les cascades de bonheur, d'un rire en jaillit un autre, et des larmes finissent par couler de nos yeux pétillants..

Et si la vie, finalement, c'était ça...

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