Hier soir, je me sentais dans un autre monde. Et pourtant, c'est le mien, et c'est une partie de ma réalité. Je les cherchais en vain et j'étais perdue dans la masse des corps. Un regard qui te frole, un bonjour à la capitaine, un corps qui te bouscule, mais souvent, rien, dans les regards du vide, dans les oreilles du hard rock qui brule et vibre en toi, des corps qui ne bougent plus, ou qui se balance, là, comme ça, sans sens. Parfois, un coup de folie, des cheveux qui balaient l'horizon et des rires hystériques qui se fondent dans le bruit du concert. Je courais dans la masse et je me demandais ce qu'ils faisaient là, ces centaines de jeunes, le sens de leur vie, ce qu'ils venaient chercher. Se prendre les pieds dans des bouteilles, de la bière, encore, partout, à chaque pas titubant. A chaque coin de regard, des gens bourrés, des gens qui boivent, des gens qui oublient, un peu, leur vie. Alors, déchargeant leur responsabilité sur l'alcool, ils ne sentent capable de tout, et, parfois, ça fait peur. Peut-être que si j'avais été là, ce jeune bourré n'aurait pas embrassé ma copine qui ne comprend toujours pas comment certains peuvent aimer ça. sans amour. Je courrais pour les rejoindre, et je ne les ai pas vu, perdu et seule au milieu du campus, au milieu de la chaleur humaine et des corps en folie. Gueuler dans le téléphone et ne rien entendre.

Enfin, la retrouver, et chercher les autres, et s'inquiéter, et courir, sans comprendre. Se rassurer, ensemble, dans l'assenceur, et les laisser tous les deux, en ayant si peur qu'ils gachent l'amour fragile qui commençait à naître entre eux, en allant trop vite, trop loin. redescendre dans le rue, rire à s'en tourner la tête, et s'assoeir au bord du trottoir. Croiser des jeunes qui s'arrêtent. Parler avec eux, un peu, être la compagnie dans ces moments de solitudes, des rires qui s'échappe et des paroles sensées, ça fait du bien. Ils restent des gens bien dans ce monde ^^. Ils repartent, d'autres arrivent. Retenir son regard profond et vrai. Se reconnaitre, ne plus être des gens anonymes perdu dans une foule sans nom. Dire qu'on peut être heureux sans boire et sans fumer. Qu'on peut s'éclater à donf sans pour autant avoir le crane martelé, l'envie de vomir, ou ne plus se rappeler de nos gestes. Se regarder dans les yeux, et avant de repartir pour ne jamais se revoir, souhaiter du fond du coeur "Sois heureux. Toujours.", et d'autres mots qui réchauffent le coeur. Simple. Beau. Se faire protéger par un gars qui s'inquiétait de nous voir là, assises.

Repartir, connaitre la folle ambiance du dernier tram de la nuit. Et enfin, arriver, chez elle, et parler quand la fatique nous tambourine le corps. Sourire une dernière fois et partir pour une nuit byzarre, entre rêve et demi-sommeil. Travailler ce matin, c'était bien, ça passe trop vite, quand on parle de nos cours, c'est tellement intéressant. Repartir chez moi. Et être là, devant cet ordi blanc que je noirçis de maux, à me demander où on va, où ils vont, eux, nous, tous ces jeunes, et surtout, tous ceux qui ont perdu le sens.

Répondre à cet article