Je n'ai pas réussi. Mes doigts étaient crispés contre la paroi et j'avais peur de tout lâcher et de me taper la tête contre le mur. Je persistais, pourtant. Quelque part j'avais cette hargne de réussir. et j'y croyais, encore. j'ai lancé ma main mais je ne l'ai pas attrapé. je l'ai relancé encore. Toujours pas. J'avais envie de pleurer et je soufflais que je n'y arriverais pas. Mes mains ne voulaient plus bouger et soudain je ne trouvais plus la force de me lancer, de prendre le risque de lacher ma main droite pour attraper la prise tout là-haut. Alors je restais crispé, comme ça, pendant de longues minutes. Tout simplement incapable de bouger, de trouver l'élan de me lancer. Comme si soudain, lacher ce que je tenais fermement et surement dans mes mains sembler impossible et la prise trop haute, le risque trop grand pour lacher et retrouver une meilleure prise. Je gardais fermement ce que j'avais. Mais je ne pouvais plus avancer.  "j'y arriverais jamais". Soudain tout lacher et se laisser balancer dans le vide. et se mordre les lèvres pendant que le prof d'escalade me dit que l'escalade c'est un peu comme dans la vie, on voit le caractère des gens et ce qu'ils sont profondément à leur manière de grimper et de réagir sur la voie. Redescendre doucement après avoir beaucoup insisté- mon amie ne voulait pas me voir louper la voie sans réessayer au moins une fois de la grimper- mais je ne pouvais plus, comme bloqué dans le gorge.. et voir cette amie réussir sur cette même voie et irradier de bonheur, de réussite. Me réjouir pour elle. Et enfouir mes larmes. Cette voie qui est au dessus de notre niveau "pour que l'on s'améliore".

Finalement sa remarque et mon échec cuissant a porté du fruit. Le soir même je lachais prise, je me retrouvais devant Dieu à Lui déverser mon coeur et tout le mal que je porte en moi, et à recevoir son Amour et son PArdon infinis. J'ai fais le sacrement de réconciliation. Les gouttes qui tombaient portées en elles une part d'éternité et de libération. Elles tombaient sans s'arrêter, interminables, mais source de vie.  Le sourire qui fleurissait ma bouche était à nouveau neuf, comme un nouveau départ. Mon coeur gonflé à bloc pour aimer de nouveau, mieux, bien. Et b. était là, et il a su me respecter et m'aimer à ce moment où j'avais besoin d'être seule. Et par son seul sourire me remplir le coeur d'amour. Me sentir aimé là où moi-même je ne suis plus bien sure de m'aimer..

Alors sourire et repartir.. Le printemps bourgeonne de fleurs roses, de vie qui recommencent, belle comme jamais. Etre une fleur en éveil, une fleur qui se renouvelle, pour accueillir en grand le soleil sur ses pétales..

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