j'ai parfois l'impression d'être dans mon monde. Le monde des bisounours, où tous les gens s'aiment, où tout le monde est beau et gentil, et capable d'aimer.

Pourquoi j'étais obligé de me cacher derrière ce drap devant ces images de violence et de sang qui gicle. Ce n'est qu'un film d'action, rien de choquant, au contraire, celui là est plutot beau, il a un sens, il a de l'amitié au coeur. Léon. J'ai toujours eu du mal avec les scènes de meurtres violents. Mais encore plus aujourd'hui qu'hier. Je devrais peut-être m'habituer, trouver ça normal, regarder impassible, et pouvoir encore manger des bonbons, comme tous mes amis. Mais je ne peux pas. "Ben, t'as jamais regardé de films d'action de ta vie?". Ben, si..

Je ne veux pas nier la réalité. Je ne veux pas nier la souffrance. Ni la violence. Ni tout ce qui va mal. Je ne veux pas nier les pauvres. Nier la haine.Ni le non-respect de autres.  Nier les déchirures. Nier la manipulation, l'envie de puissance en écrasant les autres, la frustration, la tristesse qui se cache et se tapis derrière les yeux.

Je le sais tout ça. Je le vois autour de moi. Je ne le contredis pas.

Mais personne ne m'empechera de rêver. Encore. Toujours. A un monde plus juste, plus beau. Et rêver dans la réalité.

Aller au Sappel, et vivre deux jours incroyables avec des rencontres incroyables. Dans le meme lieu pour faire la fete, des gens du quart monde, pleins de leur pauvreté, leur souffrance, et leur joie de vivre (!!) et des "grands" gens, peintres, artistes, écrivains, (ect..), un meme lieu et on ne sait pas à qui on parle, mais ce que je savais, c'est que ce soit n'importe qui, tout le monde était au meme niveau, était un humain. Tout simplement. Ce qui nous réunissait, c'était notre humanité. Et de cette humanité dans de simple discussion, danses, jeux, de cette humanité, naissait une joie et une paix qui n'avait pas habitait mon coeur depuis longtemps, de l'amour jusque dans mes faiblesses les plus noires. Parce qu'on pouvait etre soi-meme dans la simplicité, dans nos faiblesses. Et je suis sure que là haut, quand nos prières et nos chants s'élevaient vers Lui, Il était heureux de nous voir réunis comme les enfants d'un même père.

Rien ne m'empechera d'y croire.

Mais parfois, c'est dur. De confronter nos reves à la réalité. De se confronter à notre flegme. A notre envie de ne rien faire, de vivre "sans se prendre la tete", de vivre renfermer. De penser qu'on sera plus heureux qu'avec notre cercle d'amis, fermé. De vivre notre petite vie sans penser aux autres, sans se tenir informé. Juste être dans ses bras et penser que cela suffit à son bonheur. D'avoir l'impression de ne pas avoir d'autres compétences que celles de sourire, d'être dynamique, et d'aimer les autres. Ne pas réussir à faire des choses concretes. A mettre un cadre. De se confronter à toute la noirceur des gens.

Pourtant j'ai envie d'y arriver. Pour moi. Pour les autres. Pour la beauté de la vie qui se tapie dans chaque coeur. Juste pour la beauté de la vie. Et de l'amour. 

Peut-être tout simplement. Parce que j'ai envie d'y croire. En l'homme. Je sais, je sais ce que tu me répondra, F. Je sais que tu me diras que les hommes ne tiennent pas leur engagements. Se laisse vite allé à leur vie, sans se préoccuper de celle des autres. Abandonnent vite leur grandes idées pour leur petit confort. Mais est ce que tu crois que tu nous aideras à réaliser nos reves si tu ne crois pas en nous?...

Allé, j'y vais. Je vais acheter mes déguisements de lutins. Pour ma journée de camps dans la foret, où j'emmènerai les enfants dans un imaginaire vieux de plusieurs siècles.. la forêt de Huelgoat..

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